Après une intervention auprès du médiateur du Figaro j'ai reçu de sa part le 31 août un courriel m'avisant que mon texte respectait les règles de déontologie exigées et que ceui-ci serait publié....ce qui a été le cas. La raison l'a emporté sur une censure aveugle qui ne faisait tort qu'à celui qui l'exerçait.
Je ne pensais pas voici une semaine publier ce courrier mais plutôt écrire une lettre ouverte à M. Michel BOUVARD - Député de la Savoie - concernant les étudiants. J'avais mis des réserves car j'aime bien m'appuyer sur des éléments réels. J'ai bien fait car ce projet a été retiré pour des raisons....électorales. Il est certain que tout pouvoir n'apprécie pas de se retrouver face à une fronde réunissant dans ce cas les parents et leurs enfants.
Je pensais plutôt poursuivre ma vision de l'avenir urbain de Saint Jean de Maurienne et en particulier de la Place Fodéré. Ce n'est que partie remise !
Je ne pensais pas en écrivant sur mon blog "histoire de la Maurienne et de la Savoie" sur l'origine des chasseurs alpins que quelques jours après deux soldats seraient tués en Afghanistan.
Hier je lisais sur le site internet du Figaro le compte-rendu de l'hommage rendu par M. le Président de la République à ces deux soldats devant leurs compagnons et leurs familles rassemblés dans une même émotion.
Certains pensent que notre présence est utile....sinon indispensable, d'autres dont je fais partie pensent que nous connaîtrons le sort de toutes les armées qui ont voulu depuis des décennies contrôler la nation afghane (les anglais au 19ème siècle, les russes au 20ème siècle et les armées en majorité occidentales depuis bientôt 9 ans).
J'ai voulu l'exprimer simplement à M. le Président de la République en veillant à faire preuve de courtoisie et de respect.
J'ai eu la surprise d'être "modéré" par le Figaro, c'est-à-dire que mon courrier a été purement et simplement supprimé . Il paraît que je ne respecte pas la charte édictée par leurs soins, charte que j'ai lu et relu avec attention sans constater le moindre manquement à celle-ci.
Comme j'étais le premier à publier un message j'ai pensé que le sujet abordé ne correspondait pas à l'esprit de la cérémonie qui venait de se produire. Mais ce matin, n'ayant toujours aucune explication, je suis retourné voir les commentaires publiés (vous pouvez aussi le faire vous-même) et je pense sincèrement que le contenu de certains aurait justifié amplement une "modération".
J'en arrive à une conclusion que je ne pensais pas envisager dans notre pays : cette suppression correspond purement et simplement à une censure politique.
Je trouve cette attitude d'autant plus absurde qu'elle laisse entendre qu'un simple citoyen n'a pas le droit d'exprimer son avis.
Quand j'entends ce que j'entends sur les ondes de la part de femmes et d'hommes politiques de tout bord, quand je lis ce que je lis dans les revues, journaux....de ces mêmes personnes et je ne parle pas des commentaires que l'on peut lire en permanence sur internet.... je me demande quelle mouche a piqué le "modérateur-censeur" du Figaro en cette fin de journée du 27 août 2010. Il ne rend pas service à M. le Président de la République et surtout il ne rend pas service à la démocratie.
Celles et ceux qui liront le courrier ci-dessous peuvent exprimer leur accord....ou leur désaccord et je pense toujours que "sans la liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur" - BEAUMARCHAIS - Le Mariage de Figaro.
Monsieur le Président....
J'ai lu avec attention votre intervention et je pense comme vous l'exprimez que vous assumez vos responsabilités personnellement et totalement depuis votre élection.
Je souhaite simplement vous rappeler qu'avant votre élection vous aviez dit que "la France n'avait pas vocation à rester en Afghanistan"....ce qui était le souhait le plus profond d'une majorité de nos concitoyens.
Je constate aussi que les représentants du peuple, nos députés, n'ont jamais voté sur la présence de notre armée en Afghanistan. Cette présence dépend de votre seule volonté alors que vous savez, avec le retrait américain annoncé, que les nations présentes en Afghanistan n'ont aucune chance de "gagner cette guerre"....qu'elles n'ont pas gagné le coeur des populations concernées...qu'elles ne sont pas acceptées et qu'elles entretiennent une haine du modèle occidental encore plus grand...
Ce n'est pas se renier, alors que des nations européennes se sont retirées ou vont se retirer d'Afghanistan, que de décider le retrait de notre armée qui par son courage et ses qualités humaines fait le maximum dans des conditions difficiles pour la France.
Je ne suis qu'un simple citoyen attaché aux valeurs qui ont fait notre pays....
Je pense que vous vous honoreriez ainsi que votre fonction en décidant le retrait de nos soldats.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'expression de mes sentiments respectueux.
Daniel MEINDRE
PS : J'ai reproduit textuellement le courrier adressé au Figaro. Je vous laisse le soin d'en juger le contenu.