HÔTEL DE VILLE DE SAINT JEAN DE MAURIENNE

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Au service de nos concitoyens

ALBERT EINSTEIN

" ON NE PEUT PAS RESOUDRE UN PROBLEME AVEC LES MODES DE PENSEE QUI L'ONT ENGENDRE"

THOMAS MORE Extrait de l'UTOPIE

"Si tu ne peux mettre fin à des abus bien enracinés, tu ne peux pour cela déserter la chose publique"

"Tu ne peux abandonner un navire dans la tempête sous prétexte que tu ne peux en contrôler le vent....ce que tu ne peux tourner en bien, tu dois tenter d'en obtenir ce qui paraît le moins mauvais"

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dimanche 21 août 2011

2012 NE MARQUERA PAS LA FIN DU MONDE MAIS LA FIN D'UN MONDE

Quelle idée de relater ici 55 ans de vie emplie de souvenirs et qui font qu'aujourd'hui je pense que nous allons entrer en 2012 dans un nouveau cycle économique et politique. On ne pourra plus penser le temps présent et à venir avec nos modes de pensées du passé.
55 ans c'est long et court. Certains souvenir me semblent dater d'hier.
J'ai eu la chance d'avoir un père qui a su garder jusqu'à sa fin voici bientôt 16 ans la passion de la lecture, la passion d'écrire, la passion de la musique et surtout la passion d'échanger sans cesse et sur tous les sujets avec moi. Pourtant, il avait commencé à travailler à 14ans, ouvrier pendant toute sa vie car en ce temps là être pauvre exigeait que les enfants travaillent tôt et les études étaient considérées comme du temps perdu. Je me devais en quelques mots devoir lui rendre hommage.
Premier souvenir : 1956 - Répresssion communiste en Hongrie.
1958 : Le retour du Général de Gaulle dans un climat agité et passionné. Il était là pour redresser la France qui vivait sous la tutelle américaine avec des gouvernements qui changeaient tous les trois mois. Et aussi pour régler le conflit algérien ! Réglement qu'il devait assumer avec lucidité et courage car beaucoup de Français pensaient véritablement qu'il préserverait l'Algérie française. Je me souviens, habitant Lyon, des sacs de sable qui protégeaient le commissariat situé sur le chemin de mon collège.
1962 vit la fin de la Guerre d'Algérie au grand soulagement de nos compatriotes car contrairement à la Guerre d'Indochine ce n'était pas des engagés mais des appelés qui allaient combattre et le souvenir reste encore vivace parmi les membres des anciens combattants d'aujourd'hui.
1962 : je venais juste de commencer à travailler. J'avais 16 ans. La peur de la guerre nucléaire....les armes soviétiques qui devaient être déposées à Cuba et qui menaçait directement les Etats-Unis. Un bras de fer qui devait tourner à l'avantage de John Kennedy. La troisème guerre mondiale n'avait jamais été si proche.
1963 : l'assassinat de John Kennedy. Un choc mondial comparable à celui que nous allions connaître le 11 septembre 2011.
1968 : Alors que le journal Le Monde publiait un article : La France s'ennuie ! tout éclatait en quelques jours. De Gaulle en voyage officiel en Roumanie....la révolte des étudiants devant des méthodes qu'ils ne supportaient plus et qui dataient d'avant guerre. Les ouvriers qui demandaient de profiter des fruits de la croissance et qui devaient obtenir des augmentations de salaires qui leur permettaient de vivre (Enfin 1000 Francs par mois minimum !).....Mais le refus de ce que De Gaulle devait appeler la "chienlit". En une émission radiodiffusée la rue se retournait et une Chambre "introuvable" de députés était élue. Mais je me souviens que cette periode fut aussi le début d'une liberté de penser qui fut un véritable bol d'air frais et qui, malgré ses excès, modifia profondément les relations entre les différentes catégories sociales. 
1968 : en août en pleine vacances d'autant plus appréciées qu'elles suivaient les évènements du printemps, une répression féroce s'abattait sur la Tchécoslovaque. Entrée des chars russes dans Prague sans que l'Occident ait le courage de réagir à part des protestations verbales qui devaient bien faire rire les dirigeants soviétiques de l'époque.
1969 : le départ du Général de Gaulle suite à l'échec du référendum sur la remise en cause du Sénat fut une suite logique car il fut le dernier Président à savoir accepter le verdict populaire.
 En 1970 sa mort provoqua une grande émotion mais chacun ressentait combien il avait été celui qui avait su dire non en 1940 et su redonner à la France sa place dans le concert des nations.
1974 : Son successeur Georges POMPIDOU élu en 1969 décédait, malade, et le peuple apprit par la radio son décès et sa maladie. C'était un sujet tabou comme le fut plus tard la maladie de François Mitterand.
Election de Valéry Giscard d'Estaing qui provoqua son propre échec en 1981 par sa volonté de réformer les moeurs de la France. L'électorat conservateur ne lui pardonna jamais au point de permettre avec la candidature de M. Jacques Chirac contre VGE de faire élire M. François Mitterand. En deux ans la quasi totalité des 110 propositions de celui-ci furent reniées au point qu'il est impossible à ce jour de retrouver l'opuscule publié et les détaillant. 
1988 : Je soutenais M. Raymond Barre car il était un homme droit, intègre et qui avait la volonté de remettre la France sur le droit chemin surtout dans le domaine de la gestion de nos finances. Même attitude de M. Jacques Chirac qui permit une seconde fois l'élection de M. François Mitterand.
1989 : la chute du mur de Berlin, un véritable séisme car personne ne pensait connaître de son vivant la chute de ce mur et de l'Empire Soviétique. La marche du temps s'accélérait.
De 1995 à 2007 la présidence de M. Jacques Chirac fut insipide. Il aurait pû, il aurait dû en 2002 profiter de son élection face à M. Jean-Marie Le Pen pour rassembler toutes les forces qui s'étaient mobilisées. Il n'en fit rien, ancré dans un conservatisme qui ne devait profiter qu'à son parti.
11 septembre 2001 : l'effondrement des tours à New-York ne pourra jamais se dissiper. Chacun sait encore aujourd'hui où il était, ce qu'il faisait et comment il l'a appris.
2007 : l'élection de M. Nicolas Sarkozy redonna l'espoir à beaucoup de français, croyant en ses promesses et en ses engagements où "travailler plus permetttait de gagner plus", où il ferait ce qu'il avait dit. Le choc fut terrible dès le premier soir de son élection en voyant cet homme élu par le peuple se précipiter entouré de toutes celles et de tous ceux qui par leur influence, leur argent l'avaient aidé à devenir Président.
Chacun sait que j'ai soutenu François Bayrou jusqu'en novembre 2007, estimant que la création du Modem était une erreur stratégique et politique.
Malgré tout je ne peux toujours pas accepter ce sentiment profond d'injustice devant un bouclier fiscal fait sur mesure pour des gens qui ont déjà tout ce qu'il faut et à qui il faut toujours plus, je ne peux accepter la solution inique trouvée en faveur de M. Tapie, je ne peux accepter cette politique qui, au lieu de rassembler, divise les français.
Je ne sais comment évoluera la vie politique d'ici janvier, mois à partir duquel nous connaîtrons les candidats à l'élection présidentielle.
Je désire, et je ne suis pas le seul, un président ou une présidente qui fasse une politique juste et équitable.
Je désire, un président ou une présidente dont la pensée est orientée exclusivement pour la France et qui aura, comme le Général de Gaulle, une certaine idée de la France.
Je le désire car nous sommes dans une tempête qui fait vaciller toutes les idées en place, toutes les solutions déjà connues et en 2012, contrairement à ce que nous annoncent les prophètes de l'Apocalypse, ne verra pas la fin du monde mais la fin d'un monde ancré dans ses certitudes.
Survoler 55 ans de sa propre vie en quelques lignes peut apparaître présomptueux mais je l'ai fait car je sais que sur Facebook, la majorité de celles et de ceux qui me liront n'ont pas vécu les premiers évènements relatés.
Ils verront ainsi qu'en une durée relativement limitée le monde a évolué à une vitesse rarement atteinte et je ne parle pas de l'évolution technologique ! 
Un souvenir encore : en 1969 j'assiste en tant que simple employé de banque au discours de notre directeur de groupe : M. Lalain. Je me souviendrais toujours de ses paroles : "Sachez que 80% des techniques que vous utiliserez dans 30 ans n'existent pas aujourd'hui" .
Je ne vous cache pas qu'il avait plutôt provoqué parmi l'assistance l'incrédulité et des sourires sceptiques sinon incrédules.
Je pense que cette phrase pourrait être prononcée aujourd'hui en parlant de l'an 2040.
Daniel MEINDRE