"Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable".
Raymond ARON.
Plus j'analyse cette campagne, plus je pense que chaque candidat veut capter son camp au premier tour et ensuite jouer au rassembleur lors du second tour.
Si on essaie d'être très lucide la réalité est la suivante :
Il existe deux socles électoraux forts : celui de François Hollande et celui de Nicolas Sarkozy.
Deux socles qui désirent peser lors du second tour sur les deux finalistes : François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon.
Marine Le Pen sait, que même si des événements l'amenaient au second tour, elle n'aurait aucune chance d'être élue.
Dans tous les cas de figure elle pèserait peu lors des législatives car le candidat vainqueur emportera une majorité de sièges dans son sillage. Son seul espoir réside dans l'échec des députés de l'UMP espérant qu'une partie de ceux-ci la rejoindront mais j'en doute....
La seconde hypothèse serait plus avantageuse sur un plan strictement politique.
Elle ne peut se présenter en raison de l'absence des 500 signatures exigées.
Elle aura beau jeu de se présenter en victime du système et de provoquer une indignation forte de ses partisans.
Elle pourra après l'élection proclamer que le Président élu l'a été de façon fort peu démocratique.
Elle provoquera lors des élections législatives un échec des partis de droite car son électorat, très mobilisé et rancunier, fera tout pour faire battre ceux qui ont mis hors-jeu Marine Le Pen.
Elle sera en mesure alors de catalyser autour de sa personne et des députés les plus à droite un mouvement d'opposition face à une gauche qui, confrontée à la réalité économique, aux pressions européennes et des grands pays comme la Chine, les USA, le Brésil ....devra mettre en place une politique de rigueur dans les mois qui suivront si difficile à supporter qu'elle décevra ses plus chauds partisans.
Seul les prochaines semaines diront si la première ou la seconde hypothèse est la bonne !
