Je ne
dévoile pas un secret en écrivant ici que je souhaite me représenter lors des
élections municipales qui se dérouleront en mars 2014, le Dauphiné Libéré et la
Maurienne l’ayant annoncé.
Je sais
aussi que lorsqu’une campagne est lancée, la sérénité et l’analyse objective
sont rarement de mise. Les promesses ruissellent, les « adversaires »
toujours démagogiques, les reproches de ce qui a été fait ou pas nombreux quand
ce ne sont pas des attaques sur les personnes qui donnent une piètre image de
la vie politique.
J’ai été
taxé souvent de naïveté en refusant d’entrer dans ce jeu et les personnes que j’ai
accompagnées que ce fussent Suzanne JACON puis Hervé BOTTINO possédaient la
même éthique.
Lors de mon
premier mandat vécu dans un climat politique difficile entre 1983 et 1989
(tournant économique à 180°, départ des ministres communistes, manifestations
pour l’école privée, augmentation massive du chômage…) j’ai très rapidement
compris que, loin des polémiques stériles, il fallait surtout apprendre le
travail d’élu qui à 90% concerne la gestion d’une commune. Connaître les
dossiers était une priorité.
Lors de mon
deuxième mandat entre 1989 et 1995 nous avons fait la preuve que nous pouvions
apporter par nos propositions une approche constructive lors des débats
municipaux. En 1995, ne me représentant pas, j’ai rendu hommage à Suzanne
JACON, une femme remarquable et respectée par tous.
Je ne me
suis pas représenté pour des raisons professionnelles, sachant que mes nombreux
déplacements ne me permettraient pas d’assumer pleinement mes fonctions d’élu.
J’avais
fait un premier constat en 1995 et exprimé des regrets et des inquiétudes :
-
Alors que
la ville avait encore la possibilité de décider de ses choix économiques la
commission « Economie » ne s’est réunie qu’une seule fois en début de
mandat. La taxe professionnelle de Péchiney, manne financière qui semblait
éternelle, permettait de faire face à tous les investissements décidés par la
municipalité. - A la fin du second mandat s’annonçait la naissance de la Communauté de Communes. J’ai exprimé des inquiétudes car présentée, comme un appendice des communes, elle ne coûterait pas cher ni en moyens, ni en personnel, ce dont je doutais !
-
Peu à peu,
elle prit toute sa place, décidant de la politique économique à mener en particulier,
créant de nouvelles fonctions électives et de nouveaux pouvoirs décisionnaires
mais elle ne franchissait pas le pas de rassembler toutes les communes dans une
entité unique, chaque commune voulant garder ses prérogatives ce qui était
humainement parlant parfaitement compréhensible.
En 2008 je me représentais avec Hervé BOTTINO sur la liste « Saint Jean
10000 » dont j’assume la paternité du nom mais non l’évolution politique.
Hervé BOTTINO ayant décidé, à mon grand regret mais pour des raisons que je comprenais,
de démissionner je décidais de devenir indépendant en harmonie avec ma
sensibilité centriste que j’exprime depuis des décennies.
Ce ne fut pas toujours facile mais je pense par mes interventions, mes
votes et mes écrits en particulier dans la presse et dans « Saint Jean l’Actu »
avoir su exprimer les raisons qui faisaient que je pouvais voter pour ou contre
telle proposition. Ce ne fut pas toujours compris mais je sais aussi par de
nombreuses réactions que ce fut pour beaucoup une autre forme d’expression.
Je pensais aussi que ce mandat serait essentiel. Je me suis trompé ce
sera le prochain.
Nous faisons face à une crise économique qui touche l’immense majorité de
nos concitoyens, à des enjeux pour notre avenir et celui de nos enfants sans
parler de cette impuissance des politiques devant un monde qu’ils ne maîtrisent
que par le verbe.
Peu à peu le tissu industriel de la Maurienne se désagrège, n’ayant pas su
ou voulu depuis des décennies créer d’autres structures économiques tournées
vers les technologies nouvelles. Rio Tinto fera ce qu’il décidera d’autant plus
et nous venons de le constater avec Arcelor que le gouvernement français n’a
pas les moyens de sa politique. Les caisses sont vides et nous ne pouvons plus
rien imposer. Depuis des années nous entendons parler du Lyon-Turin comme la
panacée pour notre vallée. Cette réalisation devait commencer en 2005. Nous
faisons appel à des sociétés-conseils qui nous « pondent » des
rapports qui ne tiennent pas compte le plus souvent de la réalité de notre
vallée et de la vie de ses habitants.
Il est temps de penser autrement, de créer autrement, en nous appuyant
sur les nouvelles générations. Je maintiens qu’il faut rassembler toutes celles
et tous ceux qui ont des idées, des propositions. Ce ne sera pas facile car en France
nous sommes conditionnés par l’idée que tout vient d’en haut car « Ils
savent ».
Combien de politiques, combien de ces « Hauts Fonctionnaires »
ont crée une entreprise, un emploi, ont vécu les inquiétudes du chef d’entreprise
qui se demandait comment remplir son carnet de commandes, comment payer ses
ouvriers et ses employés ?
Combien d’entre eux vivent les inquiétudes de ces femmes et de ces hommes
qui ont peur pour leur emploi, calculent jour après jour afin de faire face à
leur loyer, à leurs dépenses usuelles, aux prêts à rembourser ?
Depuis des années on nous parle du « Vivre Ensemble ». Je
pense, malheureusement, que nous ne savons pas encore « Vivre Ensemble »,
accepter l’autre, respecter nos différences, renforcer les liens qui devraient
nous rassembler.
Faire le choix de me représenter n’est pas facile car chaque élu portera
une lourde responsabilité devant chacun de vous. Pouvoir me représenter ne
dépend pas que de moi car il faut faire partie d’une équipe qui représente mes
valeurs personnelles et qui travaillera pour Saint Jean de Maurienne et pour la
Maurienne.
Nous aurons besoin aussi de chacun de vous car la Maurienne en vaut la
peine et ce sera un combat commun.
Nous avons des raisons d’espérer et ce serait folie que de baisser les
bras.
Daniel MEINDRE le 2 décembre 2012.
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