J'avais décidé aussi de parler du dernier Conseil Municipal où j'avais été indigné de voir comment on peut imposer une solution à un problème majeur pour l'avenir de Saint Jean : le déplacement du Centre de Secours et ceci sans aucune concertation avec l'ensemble des élus. Mais ce sujet mérite réflexion et pose question sur les raisons qui ont amené le maire de Saint Jean de Maurienne à fermer toute porte sur une autre solution. Le "vivre ensemble", deux mots très à la mode actuellement dans notre pays, n'est crédible que si on les accompagne d'un "dialoguer ensemble", d'un "travailler ensemble" et de se "concerter ensemble"...autrement ce ne sont que des paroles pour se faire plaisir et pour donner l'impression d'une grande ouverture d'esprit !
Je préfère en ce jour parler du débat qui s'est instauré à l'initiative du CER des Cheminots de la Région de Chambéry et de sa Commission économique. Ayant été dans l'obligation de partir à 12h je me limiterai à exprimer mes impressions sur les interventions de MM. Mario VIRANO - Michel BOUVARD - Louis BESSON. Des interventions très consensuelles où chacun remerciait l'autre pour le travail effectué et des souhaits que cette liaison puisse voir le jour dans les meilleurs délais. Je voyais que M. Antoine FATIGA animateur de ce débat exprimait ses doutes sur la volonté de déboucher rapidement sur une réalisation considérée comme indispensable à la majorité du public présent. Attentif aux tensions régnant dans la salle, il était prévisible que les délégations italiennes et les mouvements et partis opposés à ce projet n'allaient pas tarder à réagir.
Dès que la parole fut donnée au public les questions fusèrent, questions très diverses.
D'élus appuyant le projet mais émettant des doutes sur la volonté politique de le concrétiser, d'autres ne voulant pas que leur ville soit délaissée et en particulier celles longeant le Rhône, d'autres encore comme Christian Rochette - Président du Syndicat des Pays de Maurienne - exprimait ses inquiétudes et ses craintes (d'où le titre de mon article) de voir cette réalisation être ralentie une nouvelle fois.
D'autres comme les représentants de 25 villes italiennes disaient combien l'absence de démocratie locale et le refus des autorités de tenir compte des référendums communaux étaient regrettables. Des opposants plus politisés exprimaient avec force leur opposition à ce projet, désirant instaurer une autre forme de développement économique et un mode de vie plus local. L'exemple cité de transports inter-européens afin d'obtenir les coûts économiques les moins élevés sans tenir compte de ce que subissait en nuisances la collectivité et la nature était loin d'être absurde.
Je n'ai pas entendu les réponses des responsables et je le regrette mais d'après la presse de ce matin il semble que M. Michel Bouvard - Député - n'a pas esquivé les inquiétudes exprimées et en particulier celle concernant le futur de la galerie de sécurité du tunnel du Fréjus.
Pour la majorité des habitants de notre vallée ce Lyon-Turin est une chance pour le développement de la Maurienne, permettra la création pendant au moins une décennie de milliers d'emplois même si le scepticisme est grand, voyant année après année, le début des travaux s'éloigner.
L'Europe est-elle capable de faire face à un tel défi (Lisbonne-Kiev) ?
L'Europe a-t-elle les moyens financiers de réaliser cette liaison gigantesque ?
L'Europe a-t-elle la volonté politique de concilier le développement futur de ce continent tout en préservant la qualité de notre environnement ?
Je crains que les intérêts économiques l'emportent et que seule la rentabilité immédiate soit prise en compte. Nos élus portent une lourde responsabilité dans ce que deviendra notre monde !
Daniel MEINDRE
PS : L'écrevisse à patte blanche qui vit dans le ruisseau du Pommaret à Saint Rémy de Maurienne est une espèce rare et protégée pouvant porter atteinte au chantier du Lyon-Turin.
Cette écrevisse a disparu en grande partie en raison de l'écrevisse américaine qui a pris sa place.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire